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Turbulence

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La turbulence est un phénomène universel qu’on observe dans les fluides et dans les plasmas. Il s’observe dans une grande gamme d’échelles, depuis les tourbillons derrière une pile de pont, jusqu’aux échelles astrophysiques. Dans les plasmas, la turbulence se caractérise par un comportement désordonné, tourbillonnaire, chaotique qu’on observe sur toutes les grandeurs caractéristiques du milieu, la vitesse mais aussi le champ électromagnétique.

 Chercheurs LPP

G. Belmont, R. Grappin, S. Galtier, L. Rezeau, F. Sahraoui

 Sélection de publications

 Les observations de la turbulence

Au LPP on utilise essentiellement les mesures de champ magnétique qui sont faites à bord des sondes spatiales pour étudier la turbulence. Les régions où la turbulence est observée sont essentiellement le vent solaire et la magnétogaine (région comprimée derrière l’onde de choc). A proximité de la Terre les observations sont faites avec CLUSTER et MMS. On a fait des mesures aussi au voisinage de Saturne avec Cassini. Les mesures des magnétomètres continus donnent accès aux basses fréquence (aux grandes échelles) ; elles sont complétées à plus haute fréquence par les mesures des magnétomètres alternatifs, généralement conçus et fabriqués au laboratoire.

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Spectre des fluctuations magnétiques mesuré à bord de Cluster  : : En rouge la partie mesurée avec le magnétomètre continu FGM, en bleu la partie mesurée avec le magnétomètre alternatif STAFF. La courbe en pointillé indique le niveau de bruit de l’instrument.

Ce qu’on observe ce sont des spectres qui présentent des lois spectrales (image). Cette décroissance régulière est caractéristique de la cascade turbulente : l’énergie est injectée à grande échelle, puis transmise par interaction entre les tourbillons aux échelles de plus en plus petites. Des travaux de traitement du signal sont menés au LPP pour l’analyse précise de la turbulence : analyse spectrale, filtrage en nombre d’onde grâce aux mesures multi-satellite, fonctions de structure, ....

Les observations à distance permettent de se rendre compte que la turbulence existe aussi dans les étoiles ou dans la couronne solaire.

 Les modèles théoriques

L’intérêt est de comprendre les mécanismes de génération, de transfert et de dissipation de la turbulence, des grandes échelles MHD aux échelles plus petites que celles de la dynamique des ions où des processus cinétiques rentrent en jeu. Une des difficultés théoriques est la prise en compte de l’aspect non collisionnel des plasmas spatiaux étudiés. Dans le cas du vent solaire, l’évolution de la turbulence dépend des caractéristiques du milieu, en expansion depuis le Soleil et fortement magnétisé. Ce champ magnétique introduit par ailleurs une anisotropie qui doit être prise en compte dans les modèles.
Il existe deux régimes de turbulence : la turbulence forte et la turbulence faible. Dans le premier cas, les fluctuations du plasma (eg. en champ magnétique) sont au moins du même ordre de grandeur que le champ magnétique moyen. Dans le second cas, ces fluctuations sont significativement plus petites, ce qui permet d’entreprendre des développements perturbatifs. Des études analytiques et numériques sont menées au LPP sur ces deux régimes (voir la figure ci-dessous).

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Turbulence MHD forte et faible. . Simulation numérique directe de MHD en champ magnétique fort à la résolution 3072x3072x256. Cette image montre, dans une fraction du plan transverse au champ moyen, l’intensité des fluctuations du champ magnétique. La coexistence des régimes de turbulence forte et faible se manifeste par la présence de structures cohérentes (sous forme de gros tourbillons) et de structures incohérentes à plus petite échelle (Meyrand et al., 2015).

 Les modélisations numériques

Les équations de la physique des plasmas sont complexes puisqu’on doit combiner description du plasma lui-même avec les équations des champs électromagnétiques. La turbulence étant fondamentalement non-linéaire, la simulation numérique est un outil précieux, abondamment développé au LPP.

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Expansion d’un volume de plasma de 0.2 à 1 UA  : dynamique du champ de magnétique (à gauche) et du champ de vitesse fluctuant (après soustraction du champ radial moyen (à droite). Initialement (en bas), les lignes de vitesse et de champ sont isotropes. A la fin (en haut), après étirement transverse du volume de plasma par le vent radial, les lignes de champ magnétique se retrouvent principalement perpendiculaire à la radiale (la direction radiale moyenne est verticale), et les lignes de vitesse se retrouvent principalement radiales, formant naturellement des microjets. Ces deux évolutions combinées sont observées et ont des conséquences importantes sur la cascade turbulente (Dong et al, 2014).

En ce qui concerne la turbulence plusieurs types de codes sont utilisés : Hall MHD, electron MHD, code MHD 3D ou hybride 2D avec coordonnées comobiles avec l’expansion du vent, code MHD 2D axisymétrique global, codes Shell-model, Landau fluid.


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