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Nouvelle preuve de la présence de panaches d’eau sur Europe
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De nouvelles simulations numériques et l’analyse d’anciennes données fournies par la sonde Galiléo en 2000, indiquent qu’Europe, le quatrième plus gros satellite naturel de Jupiter, éjecte dans l’espace de l’eau de son océan subglaciaire.
Légèrement plus petite que notre Lune, Europe, la lune de Jupiter, est l’un des objets les plus lisses de notre système solaire. Néanmoins, sa surface présente beaucoup de fissures mais aussi de fossés gravés sur une couche de glace, estimée à quelques dizaines de kilomètres d’épaisseur et sous laquelle se dissimule éventuellement une couche d’eau liquide. Nous supposons que cet océan subglaciaire a deux fois plus d’eau que les océans sur Terre, mais sa profondeur, sa composition et ses interactions avec l’intérieur profond et la croûte glacée restent toujours inconnues. C’est pourquoi Europe est l’un des endroits du système solaire les plus prometteurs pour la recherche de la vie ailleurs que sur Terre.
De nombreuses preuves indirectes ont soutenu l’existence d’un océan subglaciaire sur Europe ces dernières décennies. L’un des plus grands indicateurs, est la présence potentielle de geysers d’eau parfois libérés de sa surface glacée dans l’espace, connus sous le nom de « plumes ».
Dans cette nouvelle étude de H. L. F. Huybrighs et al. GRL, 2020, à laquelle Lina Hadid a contribué, les auteurs trouvent de nouvelles preuves soutenant l’existence de panache d’eau sur Europe. Cette étude est basée sur des simulations numériques et la comparaison avec des données réelles. Les auteurs ont cherché à savoir pourquoi ils avaient mesuré moins de protons énergétiques que prévu au voisinage de la lune, lors d’un des survols effectués par la sonde Galileo il y a 20 ans (2000). Pour expliquer cela, les chercheurs avaient supposé il y a quelques années que c’était Europe qui avait obstrué le champ de vue du détecteur des protons énergétiques. Dans cette nouvelle étude, les auteurs ont constaté qu’une partie de cet épuisement des particules était en fait due à un geyser d’eau éjecté dans l’espace. En conséquence, ces vapeurs d’eau perturbent la mince atmosphère d’Europe et le champ magnétique autour de son environnement, ce qui va changer le comportement et donc affecter la présence des protons énergétiques à proximité d’Europe.
Ces panaches d’eau, s’ils existent, peuvent fournir un autre moyen d’échantillonner le sous-sol d’Europe, mais cela n’est possible qu’à partir de mesures directes ! Heureusement, la future mission Juice (Jupiter ICy moons Explorer) de l’ESA, dont le lancement est prévu en 2022 et qui a pour but d’investiguer Jupiter et ses lunes glacées, sera en mesure de confirmer la présence de l’océan sur Europe. Elle pourra le faire en échantillonnant directement les particules dans les panaches d’eau et également en les détectant à distance. Le LPP est fortement impliqué dans cette mission puisqu’il fournit le magnétomètre à induction (fluxmètre) « Search-Coils », qui fait partie du consortium ondes et plasma, RPWI (Radio and Plasma Waves Investigation PI. J-E. Wahlund, IRF, Suède).
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