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Disparition de Nicole Cornilleau
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C’est avec beaucoup d’émotion et une profonde tristesse que nous avons appris le décès brutal, le jeudi 2 février, de Nicole Cornilleau, Directrice de Recherches CNRS au Laboratoire de Physique des Plasmas (LPP) et personnalité marquante de la communauté nationale et internationale.
Spécialiste dans l’étude des ondes électromagnétiques de basse fréquence dans les plasmas, elle s’était impliquée très tôt dans les projets spatiaux. Elle débuta sa jeune carrière, au début des années 1970, comme Co-Investigatrice de l’expérience Ondes-S300 des satellites Geos1&2, premier satellite scientifique géostationnaire d’étude de la magnétosphère terrestre de l’ESA, dans lesquels le CRPE, son laboratoire de l’époque avait un rôle majeur. Elle y manifestera déjà toutes ses capacités de soutien au développement de l’instrument, à l’élaboration des opérations et des traitements sol et à l’analyse scientifique des données obtenues. Elle aura par la suite, comme Co-I de l’instrument URAP sur la sonde solaire Ulysses, la responsabilité de l’instrument Search-Coil, et sera également Co-I de l’instrument RPWS de la sonde Cassini.
Mais c’est son rôle clé dans la mission Cluster, qu’elle défendra dès sa conception au début des année 1980, qui mettra en lumière ses compétences de direction scientifique, technique et humaine, aux yeux de la communauté internationale. PI de l’instrument STAFF depuis 1988, où elle mettra en œuvre tout son talent et sa fermeté de responsable d’équipe au service des objectifs de la mission, elle aura à cœur de surmonter les contraintes de développement de ce qui est maintenant l’instrument de ce type le plus sensible qui ait volé à ce jour. Elle jouera un rôle majeur dans la décision de reconstruire les 4 satellites après l’échec du lancement en 1996. Elle lègue aujourd’hui à la communauté mondiale plus de 20 ans de données d’observation d’une qualité exceptionnelle. Elle fut simultanément PI l’instrument portant le même nom (STAFF) pour la mission Double-Star, premiers satellites scientifique fruits de la coopération entre la Chine et l’ESA.
Bon nombre de chercheurs, ingénieurs et techniciens savent ce qu’ils doivent à Nicole en termes de formation à la discipline, soutien, et entrée dans la carrière, ainsi qu’à travers les diverses collaborations menées avec elle. Son investissement et son soutien pour ses collègues porteront Nicole à son engagement syndical (au SNCS/FSU).
Elle a été responsable de l’équipe OPN (Ondes dans les plasmas Naturels) du CETP (qui intégrera l’équipe Plasmas Spatiaux du LPP), présidente du SCOSTEP (1997-2006), membre élue de la section 17 du CNRS (2000-2004). Toujours aux services de la communauté, elle a été directrice de l’observatoire Radio Astronomique de Nançay de 2006 à 2010. Loin de diminuer son activité, son Eméritat au CNRS sera partagé entre le LESIA et le LPP, où elle continuera à apporter ses compétences à l’expérience STAFF pour laquelle elle tenait à rester PI-adjoint.
Elle avait à cœur de soutenir la formation et la présence des femmes dans les activités scientifiques et de recherches, elle était ainsi particulièrement attachée à l’association Femmes & Sciences, pour laquelle elle est plusieurs fois intervenue.
Toutes celles et ceux qui côtoyaient Nicole savent combien sa famille comptait pour elle, avec quelle joie elle parlait de l’arrivée de ses petits enfants et avec quelle attention elle suivait leur évolution. Aujourd’hui, nos pensées vont vers eux, Gérard son mari, Pierre et Anne ses enfants, et ses quatre petit enfants, Nino, Camille, Théodore et Nina.
Si vous le souhaitez, vous pouvez partager vos réactions, souvenirs, photographies, sur le livret d’or en ligne.
Pour sa mémoire, sa famille indique que vous pouvez faire un don à l’association Femmes & Sciences à laquelle Nicole tenait particulièrement.

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