Accueil > A propos du LPP > Communication > Actualités archivées > 2022 > Alexis Marret lauréat du prix de thèse de la Société Européenne de Physique 2022
Alexis Marret lauréat du prix de thèse de la Société Européenne de Physique 2022
Nous avons le plaisir de féliciter Alexis Marret pour avoir obtenu le prix de thèse 2022 de la Division Plasma de la Société Européenne de Physique (EPS).
Ce prix récompense chaque année jusqu’à quatre jeunes scientifiques des 38 pays Européens associés à l’EPS, en reconnaissance de résultats de recherche exceptionnels obtenus lors de leur thèse, dans le large domaine de la physique des plasmas.
Alexis a effectué sa thèse entre le LERMA et le LPP sous la co-direction de Andrea Ciardi (LERMA) et Roch Smets (LPP). Son objectif était de comprendre le comportement de l’instabilité non-résonante de dérives des rayons cosmiques. Alexis a soutenu sa thèse le 15 novembre 2021.
Résumé de la thèse :
Les rayons cosmiques peuvent alimenter la croissance exponentielle d’un champ magnétique préexistant en déclenchant des instabilités qui grandissent grâce au mouvement de dérive collectif des particules. Parmi les différentes instabilités de dérive, le mode non-résonnant, aussi appelé mode de Bell, a fait l’objet d’une attention croissante car il peut amplifier le champ magnétique au-delà de son intensité initiale, et génère la turbulence nécessaire pour aider au confinement et à à accélération des rayons cosmiques. De manière générale, il peut se développer dans une grande variété d’environnements, allant des nuages moléculaires froids et denses au milieu intergalactique chaud et diffus. Ce travail vise à élucider le comportement de l’instabilité non-résonante de dérives des rayons cosmiques dans de tels environnements, où les effets thermiques et collisionnels peuvent modifier considérablement sa croissance et sa saturation. Nous décrivons d’abord l’instabilité dans le cadre de la théorie fluide en mettant l’accent sur le mécanisme physique conduisant à l’amplification exponentielle des perturbations électromagnétiques, et obtenons des prédictions analytiques du taux de croissance pour des éléments ioniques arbitraires. En raison de sa nature non-résonante, une description fluide est suffisante pour saisir les principales caractéristiques de l’instabilité lorsque la température du plasma ambiant est négligeable. Pour étudier l’instabilité dans les environnements chauds, où les effets du rayon de Larmor fini sont importants, nous recourons à la théorie cinétique linéaire et étendons les résultats analytiques existants au cas d’ions découplés des perturbations magnétiques. Nous obtenons que les longueurs d’onde instables ne sont pas entièrement supprimées, mais sont plutôt déplacées vers des échelles plus grandes avec un taux de croissance fortement réduit. Les résultats de la théorie linéaire sont confirmés, et étendus à l’évolution non-linéaire dans la deuxième partie de cette thèse, par des simulations multi-dimensionnelles hybrides de type ``particle in cell’’ (ions cinétiques et électrons fluides). Les simulations mettent en évidence une réduction importante du niveau d’amplification du champ magnétique dans le régime chaud [Marret et al. MNRAS 2021], ce qui indique qu’il peut être limité dans les plasmas astrophysiques chauds tels que les superbulles ou le milieu intergalactique. Dans les environnements plus froids et plus denses, comme les régions H II et les nuages moléculaires, les collisions entre particules dans le plasma ambiant doivent être prises en compte. Nous étudions numériquement leur impact en incluant dans les simulations avec une méthode Monte-Carlo les collisions proton-proton et proton-hydrogène. Nous obtenons que l’instabilité est rapidement supprimée dans les plasmas faiblement ionisés, où les collisions proton-hydrogène dominent. Ces résultats de simulations cinétiques confirment quantitativement les calculs existants de la théorie linéaire multifluide. En revanche, nous constatons que les collisions coulombiennes favorisent de manière inattendue le développement de l’instabilité dans les plasmas entièrement ionisés, en réduisant des anisotropies de pression auto-générées qui autrement s’opposeraient à sa croissance. Les simulations numériques sont actuellement le seul moyen d’étudier l’évolution non-linéaire de l’instabilité et d’obtenir des estimations quantitatives de l’intensité du champ magnétique après saturation. La dernière partie de cette thèse est consacrée à la conception d’expériences dédiées à la vérification des prédictions de la théorie linéaire et des simulations. Nous décrivons les conditions requises sur les paramètres du plasma pour générer l’instabilité dans une expérience, et proposons deux configurations possibles basées sur les installations laser haute puissance existantes, en visant à observer et caractériser le mode non-résonant pour la première fois en laboratoire.

Dans la même rubrique :
- Pascal Chabert, lauréat de la Médaille d’Argent du CNRS
- Un diagnostic virtuel de diffusion Thomson collective pour étudier les instabilités de dérive d’électrons dans les propulseurs à effet Hall
- Océane Blaise a soutenu sa thèse "Cold atmospheric plasma improves bactericidal activity and stimulates phagosome maturation of macrophages"
- Nicolas Aunai a soutenu son HDR sur l’étude de la reconnexion magnétique via la modélisation et des observations dans la magnétosphère terrestre
- Un modèle de moments qui capture les effets dus aux fonctions de distribution en énergie des électrons non maxwelliennes dans les plasmas partiellement ionisés
- Christine Amory-Mazaudier reçoit la médaille 2022 Vikram Sarabhai ISRO-COSPAR
- Le « machine learning » : une porte d’entrée vers l’analyse statistique multi-missions et à grand nombre d’échantillons de la magnétopause terrestre
- Une conférence grand public sur la mission BepiColombo et les mystères de Mercure au parc du château de Plaisir
- Deux articles sont publiés dans le numéro spécial du journal Astronomy & Astrophysics dedié aux premières observations de Solar Orbiter
- Une conférence grand public sur la mission Solar Orbiter et les éruptions solaires au Museum d’histoire naturelle de Nantes
- Une formule pour choisir les niveaux du xénon ou du krypton les plus appropriés aux diagnostics de température car les moins élargis par structure hyperfine
- Effet mémoire de charges de surface démontré dans l’interaction entre un jet plasma pulsé d’hélium et une cible
- Mathieu Peret a soutenu sa thèse "Pousser la physique des barrières de transport jusqu’au mur : comment les conditions aux limites impactent-elles le confinement dans les tokamaks ?"
- Emissions électromagnétiques des sursauts radio de type III observés durant les éruptions solaires : le rôle crucial joué par les fluctuations de densité du vent solaire
- David Pai a soutenu son HDR « Plasmas froids à pression atmosphérique et la nanoscience : sources, interfaces et diagnostics »
- Transfert d’énergie, discontinuités et chauffage du vent solaire : une approche locale
- Ecole d’été 2022 pour les L3/M1 : « A la découverte des Plasmas : Du laboratoire à l’Univers lointain »
- Champ ambipolaire électrostatique dans les plasmas poussiéreux
- Ouverture des candidatures pour le Master M2 de Physique des Plasmas et de la Fusion
- Une conférence grand public à propos de l’influence du Soleil sur la Terre et de la mission Solar Orbiter au parc du château de Plaisir